On dirait la Chine/ It looks like China
La Chine est comme un mirage. En 2016 je m’y rendais pour la première fois. J’avais en tête toutes ces images qui la font miroiter. Cette pré-vision a été la source de ce travail. En cherchant à retrouver ces clichés, ma perception se brouillait et surgissaient les incompréhensions face au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. La majesté des temps anciens, la nature domestiquée, le débordement du monde moderne, et les chinois, pris dans ce tourbillon. Dans la ville que je parcours, Hangzhou, tout est là: le calme Lac de l’ouest inscrit dans l’histoire et la métropole gigantesque qui enfle inexorablement. Je retrouve des images mentales que j’avais à priori en tête, je découvre un vrai monde fait de béton, de feuillage, de brume, de nourriture et de rencontres
La Chine n’est pas un rêve, ni un cauchemar mais une machine organique.
Au retour, relisant Michaux et ses pays imaginaires de la Grande Garabagne, je m’interroge, était-ce vraiment la Chine ? Revoyant les images, je retrouve le son des paroles incompréhensibles, les bruits des errances nocturnes et les sourires accueillants. Je pense à l’Afrique fantôme de Leiris qui doit regarder les photos pour imaginer être dans quelque chose qui ressemble à l’Afrique.
Ce travail ne veut pas être documentaire sur ce qu’il nous montre, mais sur une façon d’explorer un monde où l’imaginaire habite la réalité.
ce projet a pu être mené grâce à une invitation à Hangzhou à l’Académie des Beaux Arts. Remerciements à toute l’équipe E-Art, ainsi qu’au département photo de la China Academy of Art et en particulier Ting Lan, le Pr. Jiao Jien, Shuting Shen et Eric Aupol.
il a fait l’objet d’une édition d’un livre de 80 pages tiré à 50 exemplaires et a inspiré un texte de plein de mystère de Sylvain Maresca, écrivain et sociologue (Université de Nantes) https://motifs.blog/2018/09/19/en-chine