La machine de mer / The tidal power station

L’usine marémotrice de la Rance / the Tidal power station of the Rance river
Sur la côte nord bretonne, à l’embouchure du fleuve Rance, s’immerge un gigantesque ouvrage de béton qui s’anime au rythme des marées. Telle l’invention de Morel (1) imaginée par  Bioy Casares, les mouvements de la mer créés par le déplacement de la terre et des planètes agissent sur cette machine pour créer l’électricité. La surface des eaux s’agite, se trouble ou forme de puissants courants, sans que le promeneur puisse mesurer l’ampleur du mécanisme. Sous la mer se développe une architecture monumentale faite de voutes, de cathédrales en béton, de turbines et de couloirs où des silhouettes fugitives s’animent au travail. Ces images révèlent une réalité inouïe mais donnent à voir d’abord comment l’imagination travaille, à mesure que l’on s’enfonce dans ce ventre de la mer.
Au cœur de ce travail c’est la relation entre l’homme et les phénomènes naturels qui guide notre curiosité. Pour maîtriser ces forces astronomiques, l’homme s’est fait ingénieur, il a construit une machine dont il doit maintenant devenir l’orchestrateur. Telle une usine sous-marine, la structure se déploie en forme de labyrinthe et c’est donc la relation de l’homme à la machine qui vient interférer dans cette perception des éléments naturels.
L’usine a célébré en 2016 le cinquantième anniversaire de sa mise en service. Idée géniale à une époque où l’énergie devenait un problème majeur, idée prémonitoire aujourd’hui où l’intérêt pour les énergies renouvelables est grandissant.
Les photographies proposent ici une vision nouvelle et exploratoire de cet ouvrage sans tomber dans une vision descriptive ou une reconstitution historique. Nous partons à la découverte d’un monde caché et mystérieux nourrit par un imaginaire en éveil.
(1) Dans L’invention de Morel (Adolfo Bioy Casares), un homme échoué sur une île déserte assiste à l’apparition régulière d’un monde disparu, peuplé de personnages et de décors aux apparences  réelles. Cette société qui revit devant ses yeux est en fait créée grâce à une mystérieuse machine dont l’énergie inépuisable vient de la force des marées.

Cette série a été réalisée suite à une commande pour EDF (Usine Marémotrice de la Rance). Nous remercions toutes les équipes qui nous ont accueilli. Une partie de ces images ont été publiées aux éditions Bow Window en juin 2016. Elle a été présentée à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne (ENSAB) dans le cadre d’un Colloque international : Énergie des marées, hier, aujourd’hui, demain. en juin 2017
https://www.rennes.archi.fr/wp-content/uploads/2017/04/PROGRAMME_COLLOQUE.pdf
La série a été exposée en septembre-octobre 2017, à l’espace EDF de l’usine marémotrice dans le cadre des Journées européennes du patrimoine ainsi qu’au Festival Regards à Alençon.
Une exposition c’est également tenue dans le cadre de la saison “Lumière” de la vile de Dinard de l’été 2021
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